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2ème Edition du Rallye International GCE

Le rallye international 2003 du GCE (GTR European Club) s'est tenu en Autriche du 20 au 26 juillet 2003. S'y sont retrouvés près de 40 participants, incluant dix-neuf GTR et jusque que cinq autres motos. Pas moins de 10 nationalités représentées : Autrichienne, Allemande, Hollandaise, Suisse,  Belge, Suédoise, Anglaise, Française et même Canadienne représentée par Jesal, résident londonien ainsi que « les States » avec Sean, qui habite maintenant en Bavière. Le camp de base était situé dans un charmant village (station de ski l’hiver) nommé « Altenmarkt im Pongau ». L’organisation avait été magistralement réalisée par M. Hans D. ainsi que sa femme :

Ils avaient même réussi à réquisitionner un étage complet de l’office de tourisme. Arrivé dans le village, impossible de rater les nombreuses banderoles « Welcome Kawasaki ». Plus de 20 chambres d’hôte (Gasthaus) avaient été réservées tandis que la nuitée avec p’tit déj avait été négociée autour de la vingtaine d’Euros (vu la qualité, je dirai « pas cher ! »).

Météo impeccable toute la semaine (sauf lundi soir) et des routes d’enfer (bitume et paysages).

Samedi 19 juillet : arrivée d’un premier lot de participants. Personnellement, j’avais passé la nuit dans un camping à Menaggio sur les bords du lac de Côme en Italie. Délicieux endroit mais horriblement onéreux (17€ la nuit pour un camping qui n’aurait eu qu’une étoile en France, après les 2€ pour 10km de rocade autour de Milan, ma bourse avait pris un mauvais départ). L’étape de la journée avait consisté à terminer la traversée de l’Italie, faire un bout de Suisse (que c’est beau, avec tous ces lacs vert-amande) et descendre par la forêt de Landeck aux surprenantes odeurs de résine. J’ai eu bien du mal à refreiner mes envies de pauses photos, car il fallait bien que j’avance. Parti à 9h00, j’ai quand même mis 10h30 pour faire les 500km seulement de la journée. Mais quel plaisir de déguster des fraises des bois sauvages près de Saint Moritz ! Quel bonheur sur ces routes où la nature est préservée à l’extrême (même les pylônes électriques sont peints aux couleurs de la forêt). Quelle joie d’enrouler ces épingles distantes de 50 à 100m en contrefort du pic de Bermina (4019m).

Mais revenons au rallye. Bien que regroupant majoritairement des participants germanophones, la totalité des briefings s'est tenue en langue anglaise afin que chacun puisse comprendre les informations importantes. Ces briefings quotidiens se déroulaient dans la sympathique ambiance du restau qui est devenu notre repaire (à noter les tenues typiques de la patronne et des serveuses).

Autant dire qu’aux tables les conversations étaient parfaitement polyglottes : il n'était pas rare qu'une personne s'exprime dans une langue mais se voit répondre dans une autre. Cacophonie incompréhensible me direz-vous ? Pas du tout ! Il est même surprenant de voir la facilité avec laquelle l'être humain peut s'adapter. Se méfier d’ailleurs d’une traduction littérale : pour commander un demi, pensez à préciser que vous souhaitez une petite bière ; en effet, l’unité élémentaire là-bas, hors MKSA, est double de la nôtre (quoique, on prend très vite l’habitude de cesser de se faire remarquer avec la dose pour gamin : quand sur la table il y a déjà 11 pintes et que la douzième fait plutôt verre à digestif à côté…). Parmi les autres habitudes remarquables, sachez que le pourboire ne se laisse pas sur la table comme chez nous : vous devez annoncer à l’encaissement la somme totale que votre hôte doit conserver ; au pire, un « Dankeschön » lancé alors qu’on est en train de vous rendre la monnaie aura la désagréable conséquence de faire cesser immédiatement le retour de vos précieux euros (mais à 15€ le pourboire, j’ai vite trouvé les mots pour dissiper le malentendu !).

Tandis que d'autres arrivaient encore le dimanche, un premier contact avec les routes alpines d'Autriche fut proposé pour la journée. Merveilleux bitume autrichien : pas à gravillon, un revêtement impeccable, aucune ornière, pas de raccommodage glissant ou fondant... Un véritable rêve ! La région est tangiblement à vocation motarde : les deux tiers des véhicules n'y possèdent que deux-roues (et 1/5 en ont 3, bref les caisseux sont largement minoritaires). Les panneaux de limitations de vitesse y prennent un caractère particulier : sous une caricature de moto, en lieu et place d'un nombre on peut y lire les adjectifs tels que : doucement, calmement, etc… Le dernier panneau vous remerciant en plus !  Le moindre accident de chaussée est parfaitement signalé : dénivellation, travaux, chute de prière. L'absence de gravillon n'est pas le fruit du hasard : il est fréquent de voir travailler les « balayeurs de route ». Même les bordures de la chaussée ressemblent à un terrain de golf : l’herbe y est parfaitement verte et taillée à 5cm. De toutes façons, là-bas tout est nickel-chrome : jamais un morceau de plastique ou de papier par-terre. Faut dire que la logistique est bien présente : la moindre aire de repos comporte son lot de poubelles à la signalétique injonctive ; pas question de mélanger le verre vert avec le verre pas vert ! Jusque 5 poubelles différentes alignées. Le problème : faut arriver à comprendre laquelle utiliser pour le mégot de cigarette que vous n’oser même pas écraser sous votre pied parce que ce serait le seul du coin. La solution : la Restmühle (je crois), où on met tout ce qui ne va pas dans les autres. Mais on s’habitue d’autant plus vite que l’on voit que le jeu en vaut vraiment la chandelle… D’ailleurs, on est vraiment attardés en France de ce côté-là.

Revenons au registre routier : méfiez-vous du panneau de limitation de vitesse plus traditionnel ; il a pour des conséquence surprenantes.

1°) si vous suivez un Autrichien, celui-ci se met debout sur ses freins : 1m avant le panneau, il était peut-être à 120 mais 1m après le panneau il roule exactement à la vitesse indiquée (et je crois que leur tachymètre sont sacrément précis, y a pas la marge d’erreur dont on parle souvent). Heureusement en général, il y a d’abord un panneau 50 quelques 20m avant l’éventuelle pancarte 30. Le dérapage peut alors se faire en 2 temps !!!

2°) les limitations imposées le sont de façon censée : essayez de passer à 90 la courbe à l’entrée de laquelle trônait une limitation à 70. Pire que ça : toutes les intersections sont limitées à 70. Mais chez nous, quand on s’arrête à une intersection, on réfléchit un certain temps en tentant d’évaluer la vitesse du véhicule qui arrive pour savoir si on peut passer. Là-bas, le franchissement du stop est beaucoup plus rapide : persuadé que vous êtes (comme tous les autres véhicules) à la bonne vitesse, le conducteur autrichien ne met qu’une fraction de seconde à regarder à quelle distance vous êtes avant de s’engager. Malheur à vous si vous aviez considéré que le simple fait de lâcher la poignée Vroum à hauteur du panneau suffirait !!! Vous avez même l’impression qu’il a fait exprès de vous couper la route !!!

3°) si le panneau est sur une autoroute ou voie rapide, regardez autour : il y a sûrement quelque part un gros bloc de béton abritant un vilain truc qui vous prend en photo par l’arrière. Sinon, il y a la voiture blanche et verte avec le monsieur qui vous mate au laser.

Bon, et si on passait aux tours effectués !

Donc le dimanche, Walter, futur driver du groupe rapide, emmène les volontaires faire un tour de chauffe de 2 ou 300km, histoire de tester à la façon cool les virelos et les pneus dans les épingles. Ayant un pneu avant en fin de vie, c’est là que je décidai d’opter pour le groupe à allure modérée pour le lendemain (d’ailleurs il me semble avoir entendu le soir une explication animée entre le driver et un participant sur la notion de vitesse cool : c’est que le Walter, on ne le voyait qu’aux intersections parce qu’il y attendait le groupe). Pas eu beaucoup le temps de voir le paysage ce jour là. Aïe, lors d’une pause clope, la bécane de l’un des suédois fait des siennes : il perd de l’huile là où en général on en voit pas (du côté de la pompe à eau). No problem : la logistique autrichienne, ça fonctionne même le dimanche ! Coup de téléphone et hop une remorque va arriver dans l’heure qui suit (on est quand m^me à plus de 100km de la base). Nous laissons le pauvre Lars avec pour seule compagnie une bière (il ne conduira plus aujourd’hui). Demain, le grand Boomer, qui se ballade avec un stock impressionant de pièces détachées dans ses valoches, va refaire la santé de la blonde Connie. Et le pilote se verra offrir l’arrière d’une selle pour la journée du Lundi. Si c’est pas de la solidarité ça !

Lundi, 1er circuit officiel : Tauernpass, Sölkpass, Hengstpass, Buchhausattel, Hallstadt. Si je vous indique que « Pass » est la traduction de « col », vous avez vite compris que ça ne cesse de monter et descendre, et ce par de magnifiques routes sinueuses. Vérification sur ma carte Michelin : elles sont toutes en vert. Faut dire que le ruban bitumeux qui s’enfonce sous les conifères a de quoi ravir une bonne partie de vos sens. En plus, le driver du groupe a compris que nous étions là pour le tourisme. Une allure certes soutenue est maintenue à certains endroits pour le plaisir du pif-paf mais vraiment sans aucun excès. Toutes les 90 à 120mn, la pause clope était prévue (mais pas de pause photo entre deux). Les lieux étaient parfaitement définis ce qui permettait aux 3 groupes de s’y retrouver pour partager les impressions. Le timing aussi était parfaitement défini : 10mn après le groupe lent, démarrage du groupe médian puis, 10mn plus tard, décollage du « Schnelle Gruppe ». A l’arrivée, les 3 groupes n’avaient que quelques secondes d’écart (au plus 1 ou 2mn, au mini le groupe rapide avait recollé celui du milieu). Petite entorse à l’horaire lors de la pause déjeuner : l’un des belges nous fait une insolation. Après 2h muni d’une calotte de glaçon sur le crâne, le falsar sur les chevilles et dans la salle climatisée, il n’est toujours pas capable de reprendre sa machine en main : une fois remis en selle, il a mis 30s pour retrouver un teint style glace à la vanille et avoir des difficultés à béquiller sur la latérale ! Bon, il va passer passager sur une bécane qui va le ramener tandis que sa GTR est prise en main par la passagère d’une autre. On rentrera un peu plus tard que prévu… Enfin normalement ! Fin d’après-midi, de vilains cumulo pas nimbus du tout font tomber la nuit d’un coup. Zeus fait tomber des seaux d’eau, souffle tout ce qu’il peut et nous envoie la foudre. Avec mon Dunlop en fin de vie, j’aime pas trop. Heureusement, 2 autres pilotes sont du même avis et, après en avoir informé notre chef de groupe, nous shuntons la dernière partie du tour (celle où que justement on voyait que les éclairs y touchaient le sol !). Je crois avoir entendu dire que la discipline teutonne avait différemment apprécié notre attitude anarchique…

Mardi : ce jour-là, j’avais dû rater une info (petit problème à régler sur ma fourche, j’ai raté le début du briefing du lundi soir). C’était le jour où il y avait la formation « pilotage » mais j’avais crû comprendre que c’était annulé. Avec mon copain Wolfgang, nous décidons d’aller faire le tour des lacs du coin : Hattersee, Mondsee, Wolfgangsee. Il connaît bien le coin l’allemand : il vient là en vacances depuis longtemps. On s’arrête même devant l’hotel où le chancelier vient juste de passer les siennes (à 8 jours près, j’aurai eu une chance de me faire présenter). Le soleil est à nouveau pleinement présent et permet d’apprécier la teinte turquoise de ces eaux de montagne. Il parait que c’est le calcaire qui fait qu’on croit être devant une carte postale de l’océan indien. Et ces maisons en bois posées sur un morceau de rocher qui avance au dessus de l’eau ! Magnifique. J’ai un doute sur la température de l’eau : à 1000m, ça doit pas être chaud et pourtant il y en a plein qui se baignent. Faut dissiper ça : je retire (avec soulagement) une botte et trempe délicatement les orteils ; j’ai conservé la chaussette dès fois qu’il ferait trop froid. Pis, si l’eau est bonne, la chaussette humide pérennisera la sensation de fraîcheur une fois revenue sur le cale-pied. Surprise : c’est même pas plus froid que sur le bassin d’Arcachon ! Prochaine fois, ce sera jeudi, je prendrai mon maillot !

Retour par le col de Postalm : là, j’éclate de rire ; tandis que l’ensemble d’un troupeau de vaches broute de chaque côté de la route, l’une d’entre elles a définitivement décidé d’occuper la chaussée. Or, en face de nous, il y a une jeune allemande qui s’époumone pour essayer de faire comprendre au bovin que sa 206 voudrait utiliser le passage. Moi je vous dis : pour regarder comme ça la demoiselle, soit la vache ne parlait pas allemand, soit elle le faisait exprès. J’opterai d’ailleurs pour cette seconde alternative puisque lorsqu’elle s’est aperçue de la présence de nos deux motos sur son flanc droit, elle a fait deux pas en arrière histoire de laisser un passage juste pour nous ! La jeune fille en a redoublé ses vociférations !!! Et moi mes rires !!! Tiens au fait, Postalm est un col « à péage » : malgré ma vignette autoroute à 4,30€ pour 10 jours, faut mettre 3€ dans la main de la dame qui lève la barrière. Wolfgang m’explique qu’il s’agit peut-être là d’une propriété privée et que ce genre de situation n’est pas exceptionnel. Une fois rentré en France, j’irai voir la DDE pour savoir si ils peuvent pas faire traverser mon jardin par une piste cyclable (soyons pas gourmand : mon terrain est petit et j’aime pas le bruit) : bon plan pour arrondir les fins de mois.

Bon, on redescend de Postalm de l’autre côté et en passant : petit signe de la main à l’autre dame dans l’autre cabane qui garde l’autre barrière. Après mûre réflexion, je suis certain que la cabane à bières et cartes postales tout en haut, c’était la grand-mère qui le tenait : à 0,60€ la carte postale, le coin doit rapporter plus qu’une mine d’or. J’ai pas osé demandé les timbres, je suis sûr qu’ils avaient encore un oncle caché quelque part pour remplacer les services postaux nationaux : il m’aurait fourni des Briefmarken estampillé « Postalm – propriété privée » à 1€. Bon, ça valait quand même sacrément le coup d’œil ce coin-là. En réfléchissant, la vache, elle aussi devait attendre une touffe d’herbe en guise de péage !

Ce jour là, j’accuse un peu le coup du poids des kilomètres. Je viens de passer le cap des 3000km en 7 jours, en plus avec la canicule de cette année : les yeux se ferment tout seul et y a des papillons jaunes à la place du bitume. Pas bon ça ! Bref, à 20 bornes de l’arrivée, je fais signe à Wolfgang qu’il me faut une pause supplémentaire. Une clope, de l’eau fraîche sur la nuque et les épaules et on ne repartira que 20mn plus tard.  Ce sera la seule fois où j’aurais un problème, pas même quand je serai en République Tchèque avec 45°C une quinzaine de jours plus tard.

Mercredi 23 juillet, 2ème tour officiel. Départ à 8h30 pour Tauernpass, Hohentauern, Leoben, Präbichel. Un seul adjectif me parait convenir aux paysages que nous découvrons : magnifique. Je sais que même les photos que je ramènerai ne pourront jamais exprimer la beauté de tout ça : les couleurs, les senteurs, la pureté de cette nature. Pourtant, j’aimerai bien me faire une tentative dans le groupe rapide. Allez, je me lance lors de la 1ère pause cigarette et fait part de mon vœux aux responsables de groupe. Aussi tôt dit, aussitôt fait. J’espère que j’ai pas fait une bêtise. Walter, le driver de ce groupe, m’affecte la 2ème place juste derrière lui. Au démarrage, il m’a fallu moins de 200m pour m’apercevoir que j’avais changé de catégorie : sûr qu’il rajoute du méthanol dans le réservoir et qu’il a de la superglue sur les flancs de pneus celui-là. M’en fous, si lui passe, je passerai aussi. Et c’est là que j’ai appris, mais appris ! La GTR, jamais elle touche ! Là, j’ai décidé de passer l’échelle du GPS à 160m pour pouvoir anticiper les épingles. Sur celle là, il va freiner quand même ? Non pas d’allumage du stop, ça va pas passer, ça va pas… C’est passé ! Trois départs de l’arrière dans la courbe mais c’est passé. Ouah, il est déjà là-bas, je perds trop de temps à utiliser l’embrayage, je vais monter les rapports à la volée. C’est bon, je rattrape mais plus le temps non plus de toucher le levier de gauche pour tomber les rapports : 5ème, 4ème, 3ème. A 7000tr/min, le bourrin suit la cadence et il est plus rapide à relever la bête en sortie de courbe. Et pif, et paf et pif paf ! A la pause déjeuner, je rajoute quand même un tour et demi de clef de 12 sur les suspensions avant. Elles deviennent style bambou mais vaut mieux. C’est bien la 1ère fois que je trouve un avantage à la précontrainte de ressorts face à l’ancien système pneumatique. Petit coup d’œil aux boudins : la trace de cette nouvelle conduite y est déjà apposée ; les nouvelles traces d’usure dépassent de plus d’un centimètre de chaque côté de la bande déjà marquée. Ca vient presque au bord de l’angle de la zone utile du pneu. Honnêtement, jamais je n’aurais atteint de telles limites tout seul : le fait de voir que Walter passe avec la même machine, ça aide beaucoup. Je lui fait confiance, il connaît la route. Pour le reste, je me dis que mes 17 ans de permis et plusieurs centaines de milliers de kilomètres parcourus devraient m’aider. L’après-midi, Walter n’arrivera plus à augmenter notre écart que de temps en temps et seulement de quelques mètres. Mais je suis sûr qu’il a essayé ! Ouah (bis) ! Plaisir à l’état pur. Il y a quand même eu un motard qui s’est fait plusieurs peurs : le pauvre ne roulait pas en GTR mais avec un roadster, et ses cale-pieds sont trop bas. Y en a aussi un autre, en GTR celui-là, qui avait son pied droit en canard. Il l’a rentré vite fait après que la pointe de ce même pied, entré en contact avec le bitume ait tenté de rejoindre le cale-pied passager ! Bon, super journée mais vendredi je repasse dans le groupe moyen parce que, pour ce qui est de voir le paysage, c’est râpé !

Jeudi 24 juillet : petite virée de l’ensemble des machines à Gröbming pour le départ de la « Ennstal Classic 2003 ». On nous a demandé de nettoyer les machines vu qu’elles vont être exposées à l’entrée du chapiteau. La Ennstal, c’est une concentration de 200 voitures anciennes venues d’un peu partout. On y voit des prototypes de courses connus, un véhicule ayant particper à la 1ère expédition autour du monde dans les années trente, etc… Moi, je suis pas très bagnole, mais je reconnais que c’est beau et impressionnant. L’après-midi, je retourne au lac muni de mon maillot de bain : petite baignade et bonne sieste. Faut recharger l’homme un peu.

Vendredi 25 juillet : dernier circuit avec entre autres l’ascension du Grossvenediger et surtout du Grossklockner. Merveilles de la nature : à 2600m, on roule au milieu des neiges éternelles. Epoustouflant ! Au péage, on nous a décoré d’un autocollant qui signifie : « j’ai grimpé le Grossklockner » ; ça veut tout dire. Le pic, non accessible en véhicule, est à presque 4000m. Un peu plus de voitures quand même dans ce coin là, et même quelques autobus. Le coin est vraiment connu ! La route y est d’ailleurs plus large que les pistes à motos que nous avions vu jusqu’à présent.

Le soir, on va fêter l’anniversaire de Boomer : barbecue dans un Gasthaus à Rossbrand (1800m je crois). Le coucher de soleil y est magnifique, les sommets de la chaine de montagne n’en semblent que plus affutés. D’ailleurs, l’un des Autrichiens nous avouera que, en plus de balayer les routes et tondre les bordures, ils ont des équipes pour ciseler ces sommets à la serpe… Gros éclat de rire. Cette soirée est également celle de l’aurevoir : beaucoup partiront dès le lendemain. On échange les adresses et numéros de portable. Wolfram prend méthodiquement une photo de chacun d’entre nous et note les noms afin de réaliser un trombinoscope. Derniers discours (toujours en anglais).

Je n’ai pas parlé des participants, et pourtant… C’est que à eux seuls, ils mériteraient l’ensemble des pages précédentes. Je ne vais donc choisir que quelques traits de chacun.

Boomer, c’est l’as de la mécanique GTR et, bien qu’anglais, il est capable de s’exprimer dans un français impeccable à deux exceptions près : il va dire « nonante » au lieu de « quatre-vingt-dix » et a un sacré accent bruxellois (normal, il y a vécu 6 ans). Wolfram, c’est l’autre grand manitou de la GTR mais de l’autre côté du Rhin. Si vous comprenez l’allemand, son site est une bible ! C’est aussi lui qui m’a dit que j’étais le premier français qu’il comprenait lorsqu’il s’exprimait en allemand (ça fait toujours plaisir). Bernd, c’est celui qui a troqué sa GTR contre une Pan, ce qui lui permet de fumer le cigare en roulant. Sa femme Aneth a finit par avouer qu’elle comprenait le français (la coquine, elle nous écoutait sans broncher) et qui a finit par vaincre sa timidité pour le parler d’ailleurs très correctement. Ad, c’est le hollandais qui nettoie sa GTR plus vite que son ombre : 5mn avec son chiffon magique (il m’a d’ailleurs fait cadeau d’un exemplaire, mais je ne renoncerai quand même pas à mon GS27, c’est une histoire de profondeur de nettoyage on dira). Marc, c’est le français qui vit à Bruxelles dont sa femme est originaire et qui est parfaitement bilingue anglais/français grâce à ses origines parentales (merci à sa femme Valérie qui m’a parfois traduit la chute d’une histoire drôle quand j’étais le seul à pas avoir compris !). Ondrejik (je crois), c’est le suédois qui a bricolé dans son atelier un « cruise control mécanique » : pour bloquer la poignée vroum, tu pousses la tige avec le pouce droit, pour débloquer c’est le pouce gauche de l’autre côté du guidon. Un peu dangereux quand même je trouve. Joseph, c’est le viennois qui avait tellement d’accent que je ne l’ai jamais compris même s’il répétait quatre fois (fallait que sa femme répète pour la 5ème). Et j’oublie H. Peter et Ria, délicieux couple de suisses ou bien encore Richard et Renate qui sont des personnes que j’ai vraiment trouvées sympathiques. Et il y a bien sûr tous ceux que j’ai déjà cités dans les pages précédentes : Hans, grand organisateur, qui a réussi à fourvoyer le groupe lent qu’il drivait malgré son Garmin Street Pilot III (pour les neuneux : c’est le top du GPS actuellement) et le fait que ce soit lui qui ait pondu les circuits (là aussi on a rigolé !), Ursula sa femme qui va se remettre au français après qu’elle m’ait lu à voix haute et traduit un SMS enregistré sur mon portable, Walter qui parlait aussi lentement et distinctement qu’il conduisait vite. L’Autriche, c’était super mais sans toutes ces personnes, ça n’aurait jamais été aussi bien.